Et donc il y a les papillons du monde. Là s'ouvre un univers vertigineux, car ce ne sont plus seulement les paysages de Provence que l'on va engloutir, à la recherche du miracle ailé: ce sont les rives de l'Amazone ou du Mékong, les forêts du Vietnam à la frontière du Laos, les rizières de Bali, les savanes du Gabon, les côtes de Madagascar. Et là, le miracle a lieu à chaque instant: papillons bleu-argent des forêts tropicales, ornithoptères aux ailes d'or volant comme des hirondelles, papillons empoisonnés aux ailes rouges et au vol paresseux, nuées de piérides posées sur les flaques d'eau, papillons nécrophages au vol puissant, nymphales de nuit couleur de lune…
Et ce sont des souvenirs de voyage que l'on ramène avec soi. Nul papillon dont je ne me souvienne très exactement de l'histoire de la capture, parfois dans des conditions rocambolesques, ou le plus souvent en famille, ma délicieuse et chère famille. Deux mille souvenirs sont ainsi logés dans le musée du papillon.
Et le miracle s'opère encore, car il suffit d'ouvrir les vitrines où, à l'abri de la lumière, dorment ces trésors, pour que s'envole vers vous toute la saisissante beauté de ces créations de la nature.
Le Musée du papillon est visitable à qui le souhaite. Il suffit de sonner à la maison.